Lucie Vouzelaud, à la croisée des chemins de PEGASE

PEGASE réunit de multiples acteurs et personnalités venus de différents horizons autour de projets d’éducation artistique et culturelle. Nous nous sommes entretenus avec l’une d’entre elle, Lucie Vouzelaud, récemment nommée Coordinatrice académique des professeurs référents culture, Référente ADAGE et Chargée du mécénat au sein de la DAAC (Délégation Académique à l’Action Culturelle). À la croisée des chemins, elle nous raconte son quotidien, ses enjeux et son parcours.

Vous avez plusieurs cordes à votre arc. Pouvez-vous nous expliquer vos missions ?

Je mène en effet plusieurs missions qui se complètent autour de l’Éducation artistique et culturelle (EAC). D’abord la coordination d’un groupe de référents culture territoriaux, qui sont eux-mêmes des relais auprès du réseau des 700 professeurs référents culture de l’Académie. Nous proposons des formations, comme récemment sur le Pass culture, et des ateliers d’échanges de pratiques qui permettent aux référents culture de s’inspirer pour mobiliser leurs collègues, de sortir de leur isolement.

Je suis également référente ADAGE, le portail numérique pour l’appel à projets académique (PACTE / Projet Artistique et Culturel en Territoire Éducatif). Cet outil recense les actions menées en établissement, ce qui nous permet d’avoir une vue d’ensemble et ainsi d’adapter la politique au niveau académique avec la Direction régionale des affaires culturelles et les collectivités territoriales.

Concernant le volet mécénat, je suis en charge en particulier du programme PEGASE, pour nous, un vrai laboratoire d’expérimentation et de généralisation des arts à l’école. Ainsi, après la sélection des projets, je fais régulièrement le point lors de comités dédiés ou des visites auprès les professeurs et référents Culture, des chefs d’établissement, des partenaires et de la Fondation Daniel et Nina Carasso. Ce nouveau poste n’étant pas rattaché à un domaine artistique en particulier, je travaille en étroite collaboration avec mes collègues de la DAAC. Je m’attache ainsi à faire le pont entre les différents acteurs, à accompagner les projets sur le terrain.

Vous avez donc à la fois une vision d’ensemble et une connaissance des pratiques sur le terrain, à l’échelle des établissements. Quels sont vos constats sur l’EAC dans l’Académie ?

L’Éducation artistique et culturelle est rentrée dans la culture et la vie des établissements : ce n’est plus un sujet à part. Cette approche permet en effet de travailler autrement les compétences et les disciplines pour atteindre les objectifs pédagogiques et l’épanouissement des élèves. C’est ce qui ressort de mes premiers échanges avec les équipes engagées via PEGASE, dont je tiens à souligner l’inventivité, la créativité et le dynamisme. Dans ce contexte particulièrement complexe, il faut le saluer !

Avec cette 4ème édition, nous avons une cohorte d’élèves engagés dans la durée et nous sentons une réelle appropriation. Par exemple, à l’école de Chalo Saint-Hilaire, un projet est né cette année de la demande des élèves d’aborder la sculpture. Bien entendu, beaucoup de paramètres jouent dans cette appropriation : le contexte local, la taille de l’établissement, etc. C’est tout l’intérêt de l’évaluation en cours que de nous permettre d’y voir plus clair et d’améliorer le dispositif. En attendant, nous sommes là pour accompagner le mouvement et faciliter les choses.

Comment collaborez-vous avec les mécènes ?

Que cela soit avec les équipes de la Fondation Daniel et Nina Carasso ou d’autres, nous sommes dans le dialogue et l’expérimentation. Nous nous attachons à travailler avec des mécènes dont nous partageons les valeurs et veillons à être sur la même longueur d’ondes. Les échanges sont nombreux avant tout engagement afin de construire des propositions en phase avec les besoins et envies des équipes pédagogiques, les programmes scolaires et les pédagogies.

Pouvez-vous nous dire un mot sur votre parcours ?

Je suis arrivée sur ce poste en juin 2021 après un parcours en tant que professeur d’Histoire-Géographie dans différents établissements de la région parisienne dont 10 ans au lycée Galilée à Gennevilliers. C’est là que je me suis initiée à la pédagogie de projet. Je me souviens d’une année où nous avons monté un projet concernant la filière ES (Économie et Social), soit 60 élèves, pas toujours très à l’aise avec le cadre scolaire, en lien avec les lettres, les mathématiques et les arts, autour de la Seconde guerre mondiale et de l’antisémitisme. Nous sommes allés en Pologne, avons rencontré des artistes, produit des textes, des photos, etc. J’ai pu mesurer la valeur ajoutée de ce type de projets tant sur le plan de l’appropriation des connaissances que sur la gestion de la classe. Une dynamique collective s’est créée, les élèves étaient plus réceptifs et plus en confiance avec nous.

Vous avez ensuite approfondi le sujet de l’EAC…

Oui, j’ai voulu aller plus loin et me former. J’ai suivi plusieurs formations de la DAAC, suis devenue référente culture du lycée puis au niveau territorial. La création du poste que j’occupe actuellement, est pour moi une belle opportunité de poursuivre mon engagement. La DAAC est selon moi, un laboratoire qui fait bouger les choses, qui donne de l’énergie et de l’espoir. L’EAC permet d’accompagner les élèves pour en faire des citoyens éveillés et réactifs aux évolutions de demain.