Célébrer 5 ans d’éducation culturelle et artistique à l’école !
A Argenteuil, Guyancourt, Bagneux, Morangis, Chalo-Saint-Mars et Saint-Hilaire, 5 établissements ont expérimenté la généralisation des arts à l’école dans le cadre du programme PEGASE, mené en partenariat avec l’académie de Versailles et la Fondation Daniel et Nina Carasso. Depuis 2018, les équipes pédagogiques travaillent main dans la main avec des artistes et scientifiques de structures locales pour proposer aux élèves de la maternelle au lycée, des projets au long cours intégrés aux programmes scolaires. Nous étions réunis le 1er juin dernier pour en tirer les enseignements et célébrer ces 5 belles années de partage et de découvertes.
Un séminaire de clôture empreint d’émotion
Jeudi 1er juin, nous étions 130 élèves, professeurs, équipes pédagogiques, artistes, membres du rectorat de Versailles et de la Fondation Daniel et Nina Carasso, réunis à La Batterie de Guyancourt pour le séminaire annuel de PEGASE. Cette journée a pris une tonalité particulière puisqu’il s’agissait de clore 5 années d’expérimentation qui ont impliqué 6 000 élèves, 100 enseignants, 150 partenaires culturels autour de 140 projets. Un programme qui fait la fierté de l’Académie et de la Fondation comme ont tenu à le souligner Charline Avenel, Rectrice de l’académie de Versailles et Marion Desmares, Responsable programme Art citoyen à la Fondation Daniel et Nina Carasso, lors de leurs discours d’ouverture.
Tout au long de cette journée, chaque établissement est venu sur scène présenter quelques réalisations de l’année : poésies, extraits de pièces de théâtre, chorégraphies, films… Les jeunes se sont emparés avec force et brio de sujets qui les touchent particulièrement comme l’amitié, les émotions, le regard des autres, la place des femmes dans la société, la révolte, les fake news, la pollution, etc.
Tirer les enseignements de cette expérimentation
En fin de matinée, les équipes de recherche des universités de Cergy-Paris et Paris-Est-Créteil ont présenté les conclusions de leur évaluation du programme. Cette démarche scientifique d’envergure vise à saisir les effets de l’éducation artistique et culturelle telle que menée avec PEGASE et d’identifier les conditions optimales de fonctionnement. Elle s’appuie à la fois sur les savoirs existants et sur une importante enquête de terrain avec 227 entretiens et un questionnaire auprès de 1 428 élèves. « Nous avons travaillé en grande confiance et en totale liberté avec la Fondation et l’Académie. Je tiens à saluer cette collaboration qui s’est déroulée de manière fluide et en toute indépendance » explique Benjamin Moignard, Professeur des Universités à l’université Cergy-Paris, membre du laboratoire EMA (Ecole, Mutations, Apprentissages) et de l’Observatoire Universitaire International Éducation et Prévention. « Nous remercions les élèves et les équipes pédagogiques qui nous ont toujours accueillis très favorablement malgré les contraintes sanitaires qui évoluaient parfois au jour le jour. Les portes nous ont toujours été ouvertes. » Cette étude sera prochainement publiée et fera l’objet d’une diffusion publique lors d’un événement prévu à l’automne 2023.
Dans l’après-midi, un temps d’échanges a permis de croiser les regards de professeurs, d’artistes et d’élèves sur leur vécu du programme PEGASE et leur vision de l’éducation artistique et culturelle. Les uns ont rappelé l’intérêt de travailler avec les lieux de création locaux, de proposer un parcours de spectateur et de citoyen dans la durée, de la relation artistes-pédagogues. D’autres, ont retenu l’incitation à pratiquer en-dehors de l’école, la découverte d’une vocation ou simplement le plaisir d’apprendre sans jugement. Pour Juliette Beillard, référente culture au collège Ariane, « PEGASE nous a apporté beaucoup de liberté, un vrai souffle qui nous a permis d’expérimenter. Après les deux premières années de mise en place et de découverte, nous avons vu que cela portait ses fruits. Nos élèves sont devenus de plus en plus autonomes et nous, en tant que professeurs, sommes montés en compétences. »
Un engagement collectif
« Ensemble, nous avons démontré que l’art est bien plus d’un simple divertissement et qu’il peut être un outil puissant pour le développement intellectuel, émotionnel et social des jeunes de la maternelle au lycée, en zone rurale, en REP, en voie technologique ou polyvalente » a tenu à rappeler en clôture de séminaire, Alice Callegarin Demangeat, Responsable programme Art citoyen à la Fondation Daniel et Nina Carasso. « Cette journée a été une véritable célébration qui valorise l’engagement de tous les instants, en particulier des professeurs. PEGASE montre à quel point l’art et la culture ouvrent des possibles en matière d’innovation pédagogique et créent du désir chez les élèves. Cette expérience va nous inspirer ces prochaines années » a conclu Marianne Calvayrac, Déléguée académique à l’éducation artistique et à l’action culturelle.
La journée a pris fin avec l’émouvant spectacle de la Classe Départ, méthode de mobilisation vers l’insertion des jeunes par la pratique artistique intensive et professionnelle, créée dans les Hauts-de-France par L’Envol.